En choisissant le Canada comme terre d’accueil, vous ferez face à des situations méconnues, car on vous a toujours vendu le pays comme un eldorado. Bien que cela soit vrai dans certains domaines, il n’en demeure pas moins qu’il existe certaines réalités auxquelles vous serez confrontées, des facteurs qui vous feront remettre en question votre choix d’avoir immigré au Canada. Dans cet article, nous vous présentons quelques réalités méconnues (parfois ignorées) sur le Canada.

Distance et coûts

Si vous êtes citoyen d’un pays africain et que vous voulez immigrer au Canada, il faut garder à l’esprit qu’il n’existe pas de vols directs vers le Canada. Donc, il faut nécessairement faire des escales dans un pays européen et parfois, ces escales peuvent durer plusieurs heures. De plus, le coût d’un billet d’avion n’est pas négligeable: il faut compter des centaines, voire des milliers de dollars canadiens pour arriver au Canada. Par exemple, un vol d’Alger vers Montréal coûtera environ 600$ avec une escale de 4h15 en Allemagne. Tandis qu’en partant du Congo-Brazzaville, le coût du billet d’avion explose : le prix du billet s’élève à plus de 2000$ canadien. Évidemment, plus vous vous trouver au sud du continent africain, plus élevés seront les coûts du billet d’avion. Ces frais sont d’autant plus élevés lorsqu’on immigre avec des membres de sa famille. Ces facteurs font en sorte qu’il est difficile pour les nouveaux immigrants de retourner voir la famille laissée au pays.

Le système de santé

Les personnes vivant au Canada paient tout au long, de l’année, à l’aide des taxes et des impôts, le système de santé, malheureusement quand vient le moment d’accéder au soin de santé, cela est difficile. En règle générale, il est possible d’attendre près d’une journée avant de consulter un médecin pour un problème grave, et ce, même si vous faites appel aux ambulanciers (qu’il faut payer de vos poches). Les ambulanciers vous amèneront aux urgences, puis vous devrez patienter.  Si vous ne possédez pas de carte d’assurance maladie qui vous permet d’utiliser gratuitement les services publics de santé, certes, les consultations sont plus rapides, mais votre facture sera aussi plus salée.  Pour une consultation standard, cela vous coûtera environ 300$, une radiographie environ 150$, pour un accouchement sans complication environ 950$.

La non-reconnaissance des diplômes

Vos diplômes dans votre pays d’origine contribuent à vous faire entrer au Canada. Cependant, il est quasi impossible (à l’exception de programmes gouvernementaux particuliers, ou encore si le Canada a signé des ententes avec le gouvernement de votre pays d’origine) de travailler dans votre domaine de compétences avec les diplômes obtenus dans votre pays d’origine, surtout si c’est un pays d’Afrique noire. De ces faits, il y a plusieurs options qui s’offrent à vous. Dans un premier temps, vous pouvez faire une demande d’équivalence auprès d’organismes désignés par le gouvernement. Si vos qualifications professionnelles ne sont pas reconnues, il existe des formations de mise à niveau qui répondent aux normes de la société canadienne. Dans un second temps, vous pourrez accepter de travailler dans un domaine d’emploi pour lequel vous êtes surqualifié. Par exemple, il y a beaucoup d’infirmiers, qui, une fois arrivés au Canada, vont travailler comme préposé aux bénéficiaires à temps partiel, ce qui leur permet de retourner sur les bancs de l’école québécoise. Malheureusement, plus de la moitié des diplômes des personnes immigrantes ne sera pas reconnue au Canada. 

L’isolement

En raison de la migration vers un autre pays, les nouveaux arrivants ont tendance à se sentir beaucoup plus seuls. En effet, les nouveaux immigrants n’ont parfois aucune famille au Canada et donc ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. De plus, étant donné que les diplômes des nouveaux arrivants ne sont pas reconnus, il y a souvent une baisse de statut socio-économique, ce qui dans une certaine mesure est une source d’isolement social. Aussi, les barrières linguistiques peuvent causer de l’isolement, même si vous parlez français, il faut savoir que le français québécois est particulier, il arrive souvent que les nouveaux arrivants même francophones n’arrivent pas à entrer en communication avec les Québécois, il vous faudra faire preuve de patience pour comprendre le français québécois. Aussi, il faut savoir que les changements de saison peuvent provoquer chez les nouveaux arrivants de la détresse psychologique, d’autant plus que l’hiver (surtout au sud du Canada) a tendance à s’éterniser.

Pour sortir de l’isolement lorsque vous arrivez au Canada, sachez qu’il existe plusieurs centres multiethniques à travers le Canada dont leur rôle est de faciliter l’intégration des nouveaux immigrants au sein de leur terre d’accueil.

Les impôts

Les habitants du Canada sont imposés à la hauteur de leur revenu, c’est donc pour cela qu’il existe deux types de revenus, soient le revenu brut et le revenu net. Le salaire brut est celui qui est avant impôt tandis que le salaire net est celui après impôt. 

La première tranche d’imposition est de 15% pour les personnes qui gagnent entre 0 à 50 197$. 

La seconde tranche d’imposition est de 20.5 % et elle est pour les personnes qui gagnent entre 50 197$ à 100 392$, donc plus vous gagnez d’argent, plus vous êtes imposés tant au fédéral qu’au provincial. 

Bien que le Canada soit une terre d’opportunités, il n’en demeure pas moins que l’intégration telle qu’elle soit (sociale, économique, etc.) demeure extrêmement difficile pour les nouveaux arrivants. 

Le racisme

Quoiqu’on en dise, au Canada, et ce malgré sa réputation à travers le monde, il y a du racisme qui est plus pernicieux qui est certes moins visible qu’ailleurs dans le monde, mais existe tout de même. En effet, en matière d’interpellations policières, de l’accès au logement ou au marché du travail, les personnes autochtones et les minorités visibles ont deux fois plus de chance de subir des discriminations disproportionnées que les personnes blanches.  Plus encore, les candidatures des étudiants étrangers africains sont davantage refusées que les candidatures des étudiants européens. Le taux de refus dans certains pays africains dépasse parfois les 80%.

Bref, en arrivant au Canada, il faut être conscient que ce pays n’est pas la terre promise décrite par les médias, pour toutes les raisons décrites ci-dessus. Cependant, avec beaucoup de volonté et de travail, il est possible d’améliorer sa vie et celle de sa famille, car le Canada offre une multitude d’opportunités qui n’existent pas nécessairement dans votre pays d’origine.