À la fin du mois de mai, le gouvernement de François Legault a proposé des changements en matière d’immigration. Parmi ces changements deux scénarios ont été envisagés quant au seuil de nouveaux arrivants que la province francophone peut accueillir sur une période de 4 ans, soit de 2024 à 2027. L’une des possibilités est de maintenir le seuil de l’immigration à 50 000 nouveaux arrivants durant ces quatre années, tandis que l’autre option serait d’augmenter graduellement le nombre d’immigrants : en 2024, le Québec pourra accueillir 50 000 personnes, en 2025, ce nombre passera à 54 000, pour augmenter à 57 000 en 2026, pour finalement passer à 60 000 nouveaux arrivants en 2027. De ces nombres, les personnes admises au programme de l’expérience québécoise (PEQ) ne sont pas prises en compte.
Quant est-il des étudiants étrangers?
De plus, l’un de ces changements concerne les étudiants internationaux qui ont étudié en français ou qui sont francophones, en effet, ces derniers jouiront d’une plus grande souplesse lorsque viendra le temps de faire une demande de résidence permanente une fois leur étude terminée. Actuellement, les diplômés doivent détenir au moins 18 mois d’expérience de travail avant de faire une demande de résidence permanente, mais avec cette nouvelle réforme, il ne faut que terminer des études en français pour avoir sa résidence permanente. Par ailleurs, les étudiants étrangers qui n’ont pas fréquenté d’établissement francophone durant leurs études pourront aussi accéder à la résidence permanente une fois diplômée, ils doivent cependant démontrer qu’ils parlent la langue de Molière.
Quant est-il du français?
Cela dit, peu importe le programme d’immigration, la question linguistique demeure au cœur des préoccupations du gouvernement. De ce fait, le programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) cèdera sa place au programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) qui imposera aux travailleurs qualifiés d’avoir au moins un niveau 7 (sur 12 niveaux) en communication orale, niveau qui est actuellement demandé dans le programme de l’expérience québécoise (PEQ). Autrement dit, les travailleurs qualifiés devront dorénavant être en mesure de communiquer dans des contextes prévisibles en lien avec la vie courante. Quant à l’écrit, les travailleurs qualifiés doivent posséder le niveau 5 en compréhension écrite et en production écrite. Aussi, les mêmes exigences linguistiques seront requises pour les travailleurs autonomes et les investisseurs désirant venir au Québec. La différence entre les deux programmes est colossale, car le PRTQ se basait sur un système de points, donc une personne pouvait ne pas posséder les compétences linguistiques nécessaires pour immigrer au Québec, mais obtenir suffisamment de points dans les autres catégories (expérience professionnelle, compétences, ressources monétaires, etc.), mais avec le PSTQ, il faut obligatoirement avoir un niveau suffisant en français pour immigrer au Québec.
Quant est-il des travailleurs moins qualifiés?
Le programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) réservera un volet pour les travailleurs peu spécialisés, cependant, ces derniers doivent avoir un niveau 5 en français, et ce, tant à l’oral qu’à l’écrit. Quant au volet des travailleurs temporaires de l’expérience québécoise, elle inclura dorénavant les métiers qui ne requièrent pas de diplôme collégial, mais préférablement une formation en cours d’emploi de plus de 6 mois ou un apprentissage de moins de deux ans : on retrouve donc parmi ces métiers, les préposés aux bénéficiaires, les camionneurs, les boulangers-pâtissiers, entre autres exemples.
Quant est-il du regroupement familial?
Même si c’est au gouvernement fédéral de s’occuper des regroupements familiaux en matière d’immigration, mais Québec à l’aide de la nouvelle réforme en matière d’immigration va obliger les familles à présenter un plan d’intégration au sein de la société québécoise qui devra inclure des cours de francisation.